Publié dans Politique

Chasse aux auteurs de détournement de deniers publics - Une affaire pénale et non politique !

Publié le dimanche, 27 décembre 2020


6 personnes ont été placées en détention préventive vers la fin de la semaine dernière. Elles seraient impliquées dans un détournement de 4,8 milliards d’ariary au ministère de l’Education nationale. Certains ont crié à une chasse aux sorcières. Or, il s’agit tout simplement d’une affaire pénale.

Une affaire de détournement de deniers publics a éclaté au grand jour vers la fin de la semaine dernière. Il s’agit d’un détournement de 4,8 milliards au ministère de l’Education nationale. Les faits se sont déroulés en 2018, bien loin avant la prise de fonction de l’actuelle ministre. Tout comme l’enquête menée par le BIANCO et qui a abouti à la mise en détention préventive de 6 personnes sur les 22 impliquées dans cette affaire répréhensible.
En voyant l’affaire explosée dans la presse nationale, et amplifiée par les réseaux sociaux dont Facebook, tout le monde a d’abord crié au scandale. D’aucuns ont blâmé le détournement de deniers publics destinés à des cantines scolaires de 4 Régions pour des intérêts strictement personnels. Les fonds alloués à l’achat de légumes pour les écoliers vulnérables sont détournés au seul profit de quelques individus.
Seuls certains politiciens de l’ancien régime n’ayant plus aucune base ou repère politique ont pointé du doigt l’existence d’une chasse aux sorcières. Ils accusent le régime actuel de procéder à une chasse des anciens dirigeants. Des assertions infondées puisque une enquête indépendante a été menée par le BIANCO et qui a transféré les dossiers auprès du PAC pour le jugement de l’affaire. Il s’agit donc d’une affaire purement pénale et non d’une affaire politique comme ils veulent le faire entendre. Ce détournement au ministère de l’Education nationale a été précédé par d’autres au sein de certains ministères.
Au lendemain de son accession à la magistrature suprême, Andry Rajoelina a exigé à l’Inspection générale de l’Etat (IGE) de vérifier la gestion de l’administration de son prédécesseur. Il en est de même pour des sociétés dans lesquelles l’Etat détient des actions. Après des mois d’inspection, des pots aux roses sont découverts dans différents ministères. C’est le cas par exemple au  ministère de la Population, au ministère des Télécommunications, des Postes et du développement des Nouvelles technologies, au ministère de l’Aménagement du territoire, au ministère de la Communication et bien d’autres à l’instar du ministère de l’Education nationale, la dernière en date, du moins pour cette seconde affaire de détournement. Les auteurs sont tous identifiés d’où le placement sous mandat de dépôt après le déferrement au Parquet des complices ou co- auteurs. Ces douze derniers mois, le placement d’untel pour cause de détournement de deniers publics est devenu une litanie. C’est le prix à payer pour avoir une gestion à bon escient de l’argent des contribuables. Pour cela, il ne devrait pas y avoir de pitié au risque de donner des mauvais exemples. N’empêche, les gros poissons en l’occurrence les ministres responsables se la coulent douce au pays ou en terre étrangère en attendant la césarienne qui tarde à s’effectuer à cause de la tergiversation, pour des raisons qu’un lambda ignore, des députés à passer la balle à la Haute Cour de Justice (HCJ). Sur une douzaine de dossiers entre leurs mains, les parlementaires n’arrivent pas à boucler un seul démontrant leur volonté à combattre l’impunité en matière de détournement. Or, des sous-fifres croupissent en prison pour des fautes qu’ils sont « obligés » de commettre dans l’attente de la grande explication devant le Tribunal ou de l’arrestation des commanditaires. Une situation dans laquelle se trouve aussi des petits employés des sociétés d’Etat où des malversations financières ont été mises à nu.
Il est en effet intolérable qu’au sein d’un ministère comme la Population, censé d’aider les couches défavorisées, des hauts responsables parviennent à détourner des milliards d’ariary à des fins personnelles ou politiques. Une remarque valable non seulement pour ce département mais également pour les autres ministères et sociétés d’Etat.
Dans les prochains mois, d’autres auteurs de détournements ou complices leur emboiteront le pas, étant donné que des dossiers sont en cours d’instruction tant au niveau de l’IGE que du BIANCO. Que les clergés, les anciens dirigeants et les notables se taisent ou fassent tourner leur langue avant de dire n’importe quoi et avant de prendre la défense de n’importe qui.
La sagesse dicte qu’il faut laisser les juges faire leur travail dans le strict respect de la législation en vigueur. Et qu’il s’agit d’une affaire pénale répréhensible et non d’une affaire politique ou d’une chasse aux sorcières…
La rédaction
 

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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